Célébrer Imbolc

Illustration : Julia Nikitina’s wheel of the year

Imbolc est une fête païenne d’origine celte. Il s’agit d’un sabbat majeur de la roue de l’année et on le célèbre le 1er février.

Des doutes existent quant à l’origine du nom Imbolc, son étymologie pourrait se rapporter à « Oimelc » qui signifie « lait de brebis », ou encore à « I mbolg » qui signifie « dans le ventre » en vieil irlandais, car cette date correspond à la période d’agnelage et au processus de croissance des semences dans les champs.

Il s’agit d’une fête de purification de fin d’hiver, il est temps d’appeler la venue du printemps. C’est un événement tourné vers l’espoir et le retour de la lumière, on célèbre le renouveau après les jours sombres de l’année et on pratique un culte de fécondité.

Ce temps correspond donc à la période de mise bas et de reprise de travaux dans les champs. Il est de coutume de purifier le sol avant d’y déposer les semences.

On peut comparer cette fête à celles des Lupercales romaines (anciennement fête des bergers), en l’honneur de Faunus (ou Lupercus), la divinité des forêts et troupeaux. Il s’agit également d’un temps de purification, qui se célèbre dans la grotte de Lupercal, dans laquelle Romulus et Remus furent allaités par une louve, après avoir été découverts sous un caprifiguier : « figuier de bouc » . Son but principal était d’assurer la fertilité dans les champs, des troupeaux et de la population. En effet, les prêtres pratiquaient des sacrifices de boucs, et avec les lanières de leur peau, il était de coutume de frapper les femmes qu’ils rencontraient, il s’agissait là d’un rite ayant pour but de rendre les femmes fertiles (c’est une des origines de la Saint-Valentin). Ces lanières s’appelaient frebrua (moyen de purification), le mois de la cérémonie s’appelait februarius (le temps de la purification), et donnera notre mois de Février.

En Grèce antique et à Rome, on fêtait également le retour de Perséphone (ou Proserpine), gardée prisonnière du monde souterrain des Enfers durant l’hiver. On l’honorait avec des courses de flambeaux. Son mythe évoque le retour du printemps.

En France, la survivance d’Imbolc est la Chandeleur (la fête des Chandelles), qui est désormais une des Douze Grandes Fêtes chrétiennes. Du XIIème au XVIIIème siècle, dans certaines régions, notamment françaises, on l’appelait Chandelours en souvenir du culte de l’ours, qui fut très important entre l’Antiquité et le Moyen-Age, on en célébrait l’hibernation. Aujourd’hui, on célèbre la Chandeleur essentiellement en mangeant des crêpes, qui rappellent le disque solaire.

Lors d’Imbolc, on célèbre la déesse Brigit, divinité celte du feu, de la sagesse, de la poésie, de la guérison, de la divination et de l’eau. Oui, tout ça, une sacrée meuf me direz-vous. On l’invitait à purifier et protéger notre maison pour l’année. Il est de mise de fabriquer des croix de Brigit, pour protéger notre foyer des incendies et des maléfices.

Imbolc est le moment idéal pour :

  • Lancer de nouveaux projets au sens propre comme au sens figuré.
  • Allumer de nombreuses chandelles pour encourager le retour du soleil. Les celtes allumaient de grands bûchers, des feux de joie.
  • Faire un grand ménage de printemps : dans sa demeure et dans sa psyché.
  • Fabriquer et décorer des chandelles.
  • Préparer de l’eau lustrale pour l’année.
  • Fabriquer des croix de Brigit.
  • Cuisiner des boxty, qui sont une recette irlandaise de pancakes de pommes de terre.

En cuisine, on privilégiera les produits laitiers, et les plats et vins épicés. Voici quelques recettes :

Gâteaux d’ Imbolc  (pour une douzaine de gâteaux)

1 1/4 tasses de farine
3/4 tasse de sucre
1 tasse amandes finement coupées
3 gouttes extrait d’amandes
1/2 tasse de beurre ou de margarine ramolli.
1 cuillère à soupe miel
1 jaune d’œuf

Dans un saladier, mélanger les quatre premiers ingrédients. Ajouter le beurre, le miel, le jaune d’œuf et bien mélanger. Couvrir avec de l’aluminium ou du film plastique et laisser reposer 1h30-2h au réfrigérateur.
Une fois le repos terminé prélevez des morceaux de pâte de la taille d’une prune et donnez leur la forme d’un croissant.
Mettez les croissants sur une plaque beurrée et laissez cuire 20minutes à 160 degrés.
(Source : Gerina Dunwich The Wicca Spellbook: A Witch’s Collection of Wiccan Spells, Potions and Recipes)  

Cookies de la lune d’Imbolc (pour 60 cookies)  

1 tasse (220 g)de beurre ou de margarine ramollis
1 1/4 tasses (250 g) de sucre en poudre
2 cuillère à café de zeste de citron râpé
1/4 cuillère à café de sel
1 1/3 tasses (185 g) de farine
1 1/2 tasses (340 g) noix broyées
1 cuillère à café de vanille ou d’extrait de menthe
Glaçage
2 tasses (445 g) de sucre glace tamisé
1 cuillère à café d’extrait de vanille
2 1/2 cuillère à soupe d’eau

Préchauffez le four à 190°C. Dans un saladier mélangez le beurre, le sucre et l’extrait de vanille pour donner une crème moelleuse et légère. Séparément, mélangez le zeste de citron, le sel, la farine et les noix dans un grand bol. Mélangez les deux mixtures jusqu’à ce qu’elles soient parfaitement mariées. Couvrir et laisser reposer pendant au moins deux heures.

Quand le repos est terminé, faire une plaque de 25 centimètres d’épaisseur avec la pâte et la couper avec un petit moule en forme de croissant. Si vous n’en trouvez pas essayez de faire le même dessin avec d’autres moules. Ensuite, faites une autre plaque avec ce qui reste et recommencez.

Espacez les cookies d’1,25 centimètres quand vous les placerez sur une plaque sans graisse pendant 8 à 10 minutes au four.
Une fois cuits laissez les reposer 5 minutes, répandre le glaçage (mélanger le sucre glace, la vanille, l’eau et s’il est trop épais, ajouter de l’eau) sur le dessus des cookies encore chauds.
(Source : The Wicca Cookbook Jamie Wood et Tara Seefeldt

Lait épicé avec du miel 

1 litre de lait
1 cuillère à soupe de miel
4 gousses de cardamome
4 clous de girofles
1 bâton de cannelle
4 baies épicées
1/4 cuillère à café de copeaux de noix de muscade
1 feuille de laurier

Ficelez toutes les épices ensemble dans une étamine ou bien passer le lait à la passoire avant de servir. Mélangez les épices, le lait et le miel dans une casserole et faites cuire à feu doux pendant 20 minutes. Ne pas faire bouillir. Servir chaud.   

Célébrer Yule (21 décembre)

Et vous, comment est-ce que vous célébrez ce sabbat ?

Conte pour la veillée de Yule

« Il était une fois deux sœurs, nous pouvons les appeler Zelda et Johanna, même si elles ont vécu il y a tellement longtemps qu’on ne se rappelle plus de leurs vrais noms. Zelda, la sœur aînée, était très belle à regarder, mais elle n’était pas très gentille. En fait, comme elle était très belle, elle menait sa vie en s’imaginant que tout le monde devait lui rendre service, et la laisser faire ce qu’elle voulait ; et assez souvent, c’est ce que les gens faisaient.

Johanna, la sœur cadette, était différente. Elle était sympathique avec tous ceux qu’elle rencontrait, et serviable, surtout avec les personnes âgées de son village. Elle leur rendait toujours service, essayait de s’assurer qu’ils avaient assez à manger et qu’ils avaient tout le confort nécessaire à disposition. Johanna était plutôt quelconque à regarder, pas laide, mais certainement pas une beauté non plus. Seules les personnes suffisamment sages pour voir sous la surface des choses remarquaient son esprit magnifique dont la brillance filtrait par ses yeux.

Un jour Johanna et Zelda filaient la laine ensemble près du petit puits qui alimentait en eau leur cottage. Johanna faisait tourner son fuseau pour tordre le fil et le lâcha brusquement. Le fuseau roula sur la margelle et tomba dans le puits.
« Regarde ce que tu as fait ! » dit Zelda. « Tu ferais mieux de descendre dans le puits et de le récupérer. On ne peut pas se permettre de le perdre. »
Johanna avait peur mais elle savait que Zelda avait raison. Il n’y avait pas assez d’argent pour remplacer le fuseau. Alors elle descendit prudemment dans le puits en prenant appui sur les pierres les plus saillantes.
Elle descendit, encore et encore et encore, jusqu’à ce que le Cercle de lumière en haut devienne une minuscule étoile, puis disparaisse. Et pourtant le fond du puits n’arrivait toujours pas. Mais il fallait qu’elle continue, et qu’elle récupère le fuseau ! Alors elle continua.


Après un très long moment, elle sentit finalement le sol sous ses pieds. Surprise, elle cessa de s’accrocher aux pierres. Le puits disparut, et elle se tint soudain au milieu d’un vaste champ de neige argentée. Elle ne pouvait distinguer ni Soleil, ni Lune, mais le ciel au-dessus d’elle semblait briller d’une lumière d’argent, et au loin se trouvait un petit bois d’arbres à l’écorce blanche, qui semblaient briller de l’intérieur.
Johanna commença à marcher vers les arbres, et se trouva soudain sur un chemin qui serpentait entre eux. Elle marcha encore, cherchant partout du regard son fuseau. Elle arriva finalement dans une clairière.
Au centre de la clairière se trouvait un énorme pommier, très vieux. Ses rameaux étaient couverts de neige et alourdis par des pommes rouges.
« Cueille-les, cueille-les ! » dit le pommier. « Mes branches vont se briser sous le poids de tous ces fruits. Récolte-les ! Aide-moi ! »
Johanna regarda autour d’elle et vit un grand panier à ses pieds. « Je vais t’aider », dit-elle au pommier, et elle se mit tout de suite au travail. Elle cueillit toutes les pommes qu’elle put atteindre, puis grimpa dans l’arbre pour ramasser les fruits sur les branches les plus hautes. En récoltant les fruits, elle commença à se sentir étrange et rêveuse, à se rappeler toutes sortes de choses qu’elle avait oubliées, comme si en ramassant les pommes elle ramassait ses propres souvenirs. Elle se sentit très fatiguée, mais ne s’arrêta pas avant d’avoir récolté jusqu’au dernier fruit. Puis elle redescendit, remercia l’arbre pour ses fruits, accrocha le panier sur ses épaules et se remit en route.


Le chemin la conduisit de nouveau dans la forêt d’arbres argentés ; des oiseaux d’argent s’appelaient les uns les autres au-dessus d’elle, et des écureuils d’argent couraient parmi les branches enneigées. Elle était fatiguée et le panier était lourd, mais elle continua, cherchant toujours son fuseau. Elle parvint enfin à une autre clairière.
Dans cette clairière se trouvait un gros four de briques, construit à l’ancienne. Devant le four se trouvait une table de bois, et dessus, des miches de pain encore crues.
« Fais-nous cuire ! Fais-nous cuire ! » crièrent les pains. « Si on ne nous fait pas cuire maintenant, en respectant bien le temps de cuisson, nous serons gaspillés. Aide-nous ! »
« Bien sûr, je vais vous aider », dit Johanna. « Je sais cuire le pain. » Elle posa son panier et mit les miches de pain au four, puis elle s’assit et surveilla la cuisson. Elle se sentit encore somnolente et rêveuse, mais cette fois-ci, elle repensait à toutes les choses qu’elle souhaitait et prévoyait de faire dans sa vie, comme si les miches de pain étaient ses propres espoirs et ses rêves en train de lever. Elle lutta contre le sommeil bien qu’elle soit très fatiguée, et continua de surveiller le pain jusqu’à ce qu’il devienne doré et que la croûte soit craquante. Puis elle le sortir du four, le laissa refroidir, et le posa dans le panier avec les pommes. Elle remercia le four pour le pain et se remit en route.


Elle marcha encore dans la forêt, où des renards argentés filaient entre les arbres et où des sangliers blancs laissaient des traces dans la neige. Enfin elle parvint à une autre clairière, et là, elle vit une maison à nulle autre pareille.
La maison était faite de toutes les choses bonnes à manger qu’elle pouvait imaginer. Les murs étaient en gâteau de miel et en pain d’épice, le toit en glacis de chocolat blanc, les marches étaient en bonbon dur, et les rampes en sucre d’orge.
Johanna avait très faim, mais elle savait que ce n’était pas poli de commencer à grignoter la maison de quelqu’un sans demander la permission, alors elle frappa à la porte, qui était un gros cookie au citron.
La porte s’ouvrit et Johanna vit une femme. A première vue, elle semblait très, très vieille, mais quand Johanna regarda mieux, elle lui parut plus jeune. Son visage était sombre comme le vieux bois, ou comme le jeune ciel nocturne, mais lorsque Johanna clignait des yeux, elle devenait blanche, pâle et argentée comme une pleine Lune ou un champ enneigé. L’espace d’une minute Johanna voulut sauter dans ses bras et se serrer contre elle sur ses genoux, mais la minute suivante, elle se retrouva presque trop effrayée pour parler et soutenir le regard ardent de cette femme.
« Je suis Mère Hiver », dit la femme. « Qui es-tu, toi qui viens frapper à ma porte ? »
« S’il vous plaît, Mère, je m’appelle Johanna », répondit-elle. « Je suis à la recherche de mon fuseau, que j’ai perdu, et je vous apporte un panier de pommes que j’ai cueilli, et du pain que j’ai fait cuire. »
« Tu as frappé à la bonne porte », dit Mère Hiver. « Tous les fuseaux perdus viennent à moi. Et tu m’as apporté de bonnes offrandes. Je t’aiderai, mais avant cela, il faudra que tu travailles pour moi. Tu dois couper du bois pour me tenir chaud, nettoyer ma maison, et faire mon lit. »
« Avec plaisir, Mère », dit Johanna, et elle se mit immédiatement au travail. Comme elle avait toujours aidé les gens de son village, elle savait couper du bois avec une hache, laver les sols, nettoyer les tables et faire la vaisselle. Mère Hiver observa tout ce qu’elle faisait, très satisfaite.
« Maintenant, il te reste juste à monter à l’étage et faire mon lit », dit Mère Hiver. « Secoue bien ma couette de plume par la fenêtre, et fais-le vigoureusement. Car je suis Mère Hiver, et quand tu secoues ma couette par la fenêtre tu apportes de la neiges dans les endroits du monde qui en ont besoin, et de la pluie dans les endroits du monde qui en ont besoin. »
Alors Johanna monta et secoua la literie de plume aussi fort qu’elle le pouvait, et dans le monde d’en-haut la pluie et la neige tombèrent comme il le fallait.
« Tu dois être fatiguée et avoir faim », dit Mère Hiver. « Viens prendre un peu de soupe et un repas chaud. »
Dans la cheminée, Mère Hiver avait mis un gros chaudron plein de soupe chaude. Elle en tendit un bol à Johanna, qui pendant un instant put jeter un coup d’œil dans le chaudron. Le breuvage y était noir comme le ciel nocturne, constellé d’étoiles tourbillonnantes et de flocons de neige.
« Dans mon chaudron, tu peux voir tous les rêves et tous les possibles », dit Mère Hiver. « Tout ce qui est arrivé et tout ce qui ne s’est pas encore produit y mijote ensemble. Maintenant, buvons. »
Johanna but, et la soupe avait meilleur goût que tous les bonbons et tous les gâteaux du monde. Elle était nourrissante, rafraîchissante et excitante à la fois, et une seule gorgée suffisait pour être rassasié.
« Voici ton fuseau », dit Mère Hiver en le tendant à Johanna. Lorsqu’elle le prit en main, il était lourd, et lorsqu’elle le regarda, elle vit qu’il s’était changé en or massif. Puis, Mère Hiver et elle mangèrent du pain et des pommes.
« Tu as bien travaillé » dit Mère Hiver lorsqu’il fut temps pour Johanna de partir. « Tu m’as apporté de bonnes offrandes. Tu as nourri mon feu et nettoyé ma maison, et tu as secoué bien fort ma couette de plume ! Quand tu retourneras dans ton monde, tu découvriras que tu a emporté avec toi des dons. Car je suis la Pourvoyeuse et l’Enseignante. »


Johanna revint donc, parcourut tout le long chemin à travers le bois argenté, passa devant le four, passa devant le pommier, jusqu’au vaste champ où un cercle sombre s’ouvrait dans le ciel comme une bouche béante. Johanna brandit son fuseau d’or, et un rayon de lumière s’éleva dans l’obscurité. Elle sentit soudain les pierres du puits sous ses mains et elle grimpa, monta et monta jusqu’à repasser par dessus la margelle.

Zelda s’impatientait près du puits. « Où était-tu ? » demanda-t’elle. « Qu’est-ce qui t’as pris si longtemps ? Et qu’est-ce qui t’es arrivé ? »
Car Johanna avait l’air assez différente de la jeune fille qu’elle était avant de descendre dans le puits. Ses traits n’avaient pas changé, mais à présent son visage semblait briller d’une lueur intérieure, et la bonté de son cœur la rendait vraiment belle. Elle ouvrit la bouche pour expliquer à sa sœur ce qui s’était passé, et tandis qu’elle parlait, de l’or, de l’argent et des pierres précieuses tombèrent de sa bouche et couvrirent le sol.
« Tu as pris du bon temps, à ce que je vois ! » dit Zelda. Elle était très jalouse. « Pourquoi est-ce que tu devrais avoir toutes ces bonnes choses et moi rien ? Je vais descendre dans ce puits moi-même ! »
Et elle enjamba la margelle pour descendre. Elle se retrouva dans le pays argenté, et marcha à travers le bois jusqu’à la clairière au pommier.
« Cueille-moi, cueille-moi ! » dit le pommier. « Mes branches vont se briser sous le poids de tous ces fruits. Récolte-les ! Aide-moi ! »
« Ha ! », dit Zelda avec ennui. « Est-ce que j’ai l’air d’un jardinier ? Tu ne crois pas que j’ai des choses plus importantes à faire que de perdre mon temps à ramasser des pommes ? Qu’elles pourrissent, tes pommes ! »
Et elle passa son chemin.
Elle arriva bientôt à la clairière au four où des miches de pain attendaient d’être cuites.
« Fais-nous cuire ! Fais-nous cuire ! » crièrent les pains. « Si on ne nous fait pas cuire maintenant, en respectant bien le temps de cuisson, nous serons gaspillés. Aide-nous ! »
« Ha ! » dit Zelda avec ennui. « Est-ce que j’ai l’air d’un boulanger ? Tu ne crois pas que j’ai des choses plus importantes à faire que de m’asseoir et de regarder du simple pain qui cuit ? Qu’il soit gaspillé, qu’est-ce que ça peut bien me faire ? » Et elle passa son chemin.


Elle arriva finalement devant la maison de Mère Hiver, faite en toutes les bonnes choses qu’elle pouvait imaginer manger. Elle avait faim, alors elle brisa un morceau de pain d’épices dans un mur et commença à le manger.
La porte de la maison s’ouvrit et Mère Hiver sortit. « Je suis Mère Hiver », dit-elle. « Qui es-tu, et pourquoi viens-tu ici ? Pourquoi manges-tu ma maison sans m’avoir demandé la permission ? »
« Excusez-moi », dit Zelda. « J’avais faim. Je suis venue parce que vous avez donné des choses vraiment merveilleuses à ma soeur et je pense que vous devriez aussi me faire quelques cadeaux. »
« Ah, vraiment ? Vraiment ? » dit Mère Hiver. « Quelles offrandes m’apportes-tu ? »
« Des offrandes ? » dit Zelda. « Je ne savais pas que j’étais sensée apporter des offrandes. Je pensais que c’était vous qui faisiez des cadeaux. »
« Je suis la Pourvoyeuse, en effet », dit Mère Hiver. « Mais les cadeaux se méritent. Tu as grignoté ma maison sans me demander la permission, et tu ne m’as apporté aucune offrande, mais je vais quand même te donner une chance d’obtenir mes cadeaux. Tu devras travailler pour moi. Il faudra couper du bois pour nourrir mon feu et nettoyer ma maison, et faire mon lit. »
« Je suis obligée ? » pleurnicha Zelda. « Est-ce que j’ai l’air d’une femme de ménage ? » Mais elle ne le dit pas très fort. Elle sortir pour couper du bois mais comme elle n’avait jamais pris la peine d’aider qui que ce soit dans ses corvées auparavant, elle ne savait pas comment couper une bûche ni comment utiliser une hache. Après quelques essais à contrecœur, elle abandonna. Elle rassembla quelques morceaux qui restaient sur le sol et les apporta à l’intérieur. Puis elle essaya de nettoyer le sol mais tout ce qu’elle parvint à faire fut de déplacer la poussière. Elle fit tomber les miettes de la table sur le sol, ce qui le rendit encore plus sale, et fit la vaisselle avec tellement de mauvaise volonté que de la nourriture collait encore aux assiettes quand elle les empila.
« Je peux avoir mes cadeaux maintenant ? » demanda Zelda.
« Tu n’as pas bien travaillé », dit Mère Hiver. « Tu as grignoté ma maison sans permission, et tu ne m’as apporté aucune offrande. Tu n’as pas nourri mon feu, ni nettoyé ma maison. Pourtant je vais encore te donner une chance. Monte à l’étage et fais mon lit. « Secoue bien ma couette de plume par la fenêtre, et fais-le vigoureusement. Car je suis Mère Hiver, et quand tu secoues ma couette par la fenêtre tu apportes de la neiges dans les endroits du monde qui en ont besoin, et de la pluie dans les endroits du monde qui en ont besoin. »
« Oh, d’accord. » soupira Zelda. Elle monta à l’étage et essaya de soulever la couette, mais elle lui sembla trop lourde.
« Elle ne saura jamais si je l’ai fait ou non », se dit Zelda, et elle se contenta de la tapoter un peu sur le lit avant de redescendre. Ainsi, dans le monde d’en haut, il ne plus pas et ne neigea pas, et la terre resta sèche, brune et altérée.
« Je peux avoir mes cadeaux maintenant ? » demanda Zelda avec espoir.
Mère Hiver soupira. « Tu n’as pas bien travaillé. Tu as grignoté ma maison sans permission, et tu ne m’as apporté aucune offrande. Tu n’as pas nourri mon feu, ni nettoyé ma maison, et tu n’as même pas secoué ma literie. Pourtant je vais t’offrir de goûter à ma soupe. »
« De la soupe ! » s’écria Zelda, indignée. « Je ne suis pas venue ici pour de la soupe. Je suis venue pour l’or et les joyaux et la beauté que ma sœur a eues. »
« Très bien » dit Mère Hiver. « Je suis la Pourvoyeuse et l’Enseignante. Retourne dans ton monde, et tu y découvriras que tu as reçu les dons que tu mérites. »


Alors Zelda revint par le long chemin dans la forêt argentée, passa le four et le pommier et le champ enneigé,grimpa dans le puits, et trouva en passant la margelle sa sœur Johanna qui l’attendait.
« Mais qu’est-ce qui t’es arrivé ! » cria Johanna. Car Zelda avait changé. Bien que ses traits soient restés les mêmes, ils semblaient maintenant tirés et pincés, aussi tordus que son esprit. Et lorsqu’elle parla, des nuages de mouches et de moustiques s’échappèrent de sa bouche.

Et ainsi demeura-t’elle jusqu’à la fin de ses jours, ou au moins jusqu’à ce qu’elle ait compris quelques leçons. Qui sait ? Peut-être qu’elle est retournée dans le puits et qu’elle a mieux travaillé cette fois. Car Mère Hiver est l’Enseignante, qui nous donne toujours une seconde chance.”

Starhawk

Fêter Yule

Célébrer Yule

Illustration : Julia Nikitina’s wheel of the year

Yule est la fête du solstice d’hiver, il s’agit d’un des quatre Sabbats mineurs de l’année. On le célèbre le 21 décembre, le dernier jour sombre de l’année, car à partir de cette date les jours se rallongent à nouveau. 

C’est une fête de renaissance, de retour de la vie et de la lumière. Il est donc de coutume d’allumer des feux et des bougies pour encourager le retour du Soleil et chasser l’obscurité. On prend conscience que la nature encore ensommeillée reprend doucement ses forces sous la neige. On l’appelle également le Nouvel an Solaire puisqu’à cette date le Soleil entre en Capricorne. Cette célébration marque aussi la naissance de Dionysos et de beaucoup d’autres divinités. Le Solstice est une charnière dans la roue de l’année, le Soleil y meurt et renaît symboliquement du ventre de la Déesse.

« La lumière et l’obscurité doivent toujours être en équilibre. Nous savons que sans l’obscurité, rien ne pourrait vivre ou pousser. Sans la nuit, pas de jour, pas d’occasion de dormir et de se reposer. Nous ne rêverions pas, et les rêves sont des portails vers l’Autremonde. Les bébés se développent dans l’obscurité du ventre maternel. On doit planter les graines sous terre dans le noir pour qu’elles envoient des racines vers le bas et percent la surface du sol vers le haut. »                                                                                             In Circle round : Raising children in the Goddess traditions, Starhawk

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Durant la période de Yule, la tradition veut que l’on décore des conifères (symbole de renaissance chez les scandinaves) avec des offrandes aux divinités et des représentations de la lune, du soleil et des étoiles accrochées à ses branches. Cette tradition date de l’époque matriarcale durant laquelle on décorait les pins dans les sanctuaires.

Je ne saurai que trop vous conseiller d’opter pour un sapin en pot pour perpétrer cette tradition, ainsi après les fêtes vous pourrez replanter votre arbre. Pour le décorer vous pouvez également suspendre à ses branches des peaux d’agrumes, des bâtons de cannelle et des cristaux de quartz.

Le houx et le lierre sont à l’honneur car elles représentent la fertilité et la vie, n’hésitez pas à les utiliser pour décorer votre maison ou votre arbre de Yule.

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On avait également pour coutume de brûler une bûche de chêne durant douze heures et de la garder toute l’année dans la maison, pour nous porter chance, avant de brûler ses restes l’année suivante. La plupart des maisons n’ayant plus de quoi préparer des feux, la tradition s’est adaptée et on retrouve désormais des gâteaux roulés nommés « bûches » sur notre table.

La boisson mise à l’honneur durant cette fête s’appelle le Wassail. En préparer et en boire assure une bonne récolte de pommes durant l’année à venir. Il s‘agit d’une boisson à base de cidre, de brandy et de bière, épicée à la cannelle, au gingembre, à la muscade et aux pommes percées de clous de girofle. On chantait en apportant ce breuvage de voisins en voisins pour le partager.

En cette période on pratiquait également des rites de fertilité sous le gui et on faisait de la divination avec des épis de blé.

Dans la mythologie nordique, c’est la nuit de Yule que Heimdall (dieu gardien du Bifrost et détenteur du Gjallarhorn) accompagné par les Ases (divinités d’Asgard), choisit pour rendre visite à ses enfants. Ils laissent des présents dans la chaussette de celleux qui ont bien agi et de la cendre dans celle de celleux qui ont mal agi durant l’année.

On peut également noter des similitudes entre le mythe du père Noël d’aujourd’hui et celui qui appartient à la mythologie scandinave, le mythe de Jölnir (un des nombreux noms du dieu Odin). Tout dans l’apparence d’Odin fait penser au père Noël que nous connaissons, et il dispose d’une monture à 8 pattes, qui peuvent rappeler les 8 rênes du père Noël.

On dit qu’Odin traverse le ciel du monde pour observer les familles. Pour celleux qui ont faim, il les nourrie d’une partie de son souffle. Les enfants préparaient son arrivée en laissant de l’herbe ou du sucre dans leurs chaussures afin de nourrir le cheval. Pour remercier les enfants de ce geste, Odin leur offrais des cadeaux qu’il laissait dans leurs chaussures à la place de la nourriture.

C’est le moment idéal pour des rituels de guérison, de croissance et de prospérité. On peut également effectuer des rituels de renoncement et de bannissement de ce qui nous entrave dans nos projets.

Un extrait de cet article a été publié chez Madmoizelle dans la rubrique témoignages.

Conte pour la veillée de Yule

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